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Stress au travail : des croyances persistantes !


Les chiffres de l’absentéisme au sein des entreprises françaises sont désormais bien connus. Globalement, 38% des salariés français se sont sentis extrêmement ou globalement stressés en 2021. Pourtant, peu d’entreprises savent réellement comment appréhender le stress et ses impacts sur les salariés, mélangeant souvent la source et les conséquences !


« Bon stress » et « mauvais stress »


Tout n’est pas à jeter avec le stress, bien au contraire ! Il permet au corps de faire face aux différents événements, sollicitations, agressions et de se réparer de façon autonome. Le médecin endocrinologue Hans Selye (Université de Montréal) avait défini le stress comme « l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s’adapter à un événement donné. ». En clair, zéro stress, c’est le signal que le corps ne fonctionne plus ! D’ailleurs, à l’inverse, il existe un « bon stress » qui est perceptible face à un challenge qui se profile. Le corps se prépare, sécrète des hormones, dont la plus connue l’adrénaline qui se manifeste par un rythme cardiaque et une respiration qui s'accélèrent et une pression artérielle qui augmente.


En fait, c’est lorsque la quantité ou la durée des agressions dépasse la capacité d’adaptation de l’organisme que le stress devient nocif pour la santé. A ce moment-là, on parle des 3 phases de surchauffe :


  1. L’alarme 🚨 : la situation apparaît, l’organisme prépare les ressources pour faire face. Il libère des hormones : les catécholamines. Elles apportent de l’oxygène au cerveau, à l’ensemble du corps et aux muscles pour pouvoir effectuer une action. Ces hormones augmentent la fréquence cardiaque, la tension artérielle et la température.

  2. La résistance ✊ : l’organisme puise dans ses ressources pour réagir. C’est au tour des glucocorticoïdes de faire leur entrée. Ces hormones apportent du sucre aux organes, au cœur et aux muscles. Ainsi, on dépense assez d’énergie pour répondre à la situation stressante.

  3. L’épuisement 😓 : si la situation de stress persiste, le corps va finir par s’épuiser. Pour résister durablement, il sécrète de plus en plus d’hormones. Beaucoup trop pour les récepteurs, qui sont vite débordés. Notre cœur, nos organes, nos muscles, nos articulations sont constamment sollicités. Ils s’épuisent. Nos capacités s’effondrent.


Modèle de Selye (1950)

Alors qu’un stress ponctuel est stimulant et a pour seuls effets physiques de faire battre plus rapidement notre cœur et d’accentuer notre transpiration, un stress chronique entraîne des problèmes de santé.



Les impacts du stress sont souvent mal compris


Comme pour la direction d’une entreprise, il faut réfléchir de façon globale. Avoir une approche intégrative du stress permet de l’identifier, de le comprendre et de le résoudre. A cause de clichés persistants, stress n’est souvent évalué que dans sa dimension mentale, alors qu’il a un impact sur l’ensemble du corps, le comportement et l’efficacité. C’est d’ailleurs majoritairement pour cette dernière raison qu’il devient visible dans l’entreprise, avant même que le collaborateur l’exprime ou qu’il fasse l’objet d’un arrêt de travail.


Les impacts du stress sont très nombreux, à tous les niveaux du corps :


  • Mental 🧠 : ces troubles sont dévastateurs, on parle ici du burnout (ou « dépression professionnelle »), qui est la source de nombreux arrêts de travail et reconnu officiellement comme une maladie professionnelle par la CPAM.

  • Physique 🦵: les plus répandus sont les Troubles Musculosquelettiques (TMS), mais on cite également les maux de tête récurrents, les troubles du sommeil, les douleurs musculaires ou articulaires, etc.

  • Émotionnel 😭 : ces impacts sont généralement ceux les plus associés aux stress dans l'imaginaire collectif, comme la nervosité, tristesse, angoisse, crise de larmes, etc.

  • Intellectuel 🧮 : les plus courants sont les difficultés à se concentrer, ce qui entraîne des erreurs ou des oublis, le manque de motivation, les difficultés à prendre des initiatives ou des décisions ; etc. Souvent relevés par le management, ils peuvent facilement être confondus avec des insuffisances individuelles. D’où l’importance de mettre le doigt sur leur origine.

  • Comportemental 🤝 : à contrario des autres, ces déséquilibres sont plus difficiles à relier directement au stress récurrent, tant ils peuvent avoir de multiples causes. On parle ici de repli sur soi, des difficultés à travailler en équipe, jusqu’à la rupture sociale, avec un salarié qui va finir par être vu par ses pairs comme un marginal, et peut se retrouver « placardisé ».

  • Physiologique 🫁 : le risque d’accidents cardiaques et vasculaires existe bel et bien, tout comme les troubles digestifs ou une dégradation du système immunitaire, qui n’est alors plus disponible pour jouer son rôle de barrière contre les agressions, ce qui laisse le champ libre aux virus et bactéries.


Les impacts du stress chronique sont multiformes et dépendent de chaque individu. C’est pour cette raison que le stress n’est pas toujours pointé du doigt comme en étant la cause, ce qui retarde l’identification de solutions.


En 2022, les choses bougent. Une loi est même entrée en vigueur récemment, visant à renforcer la prévention en santé au travail. Les managers, DRH et chefs d’entreprises sont également de plus en plus nombreux à être conscients du lien entre le stress et les situations de travail parfois difficiles auxquelles ils doivent faire face.


Mais à l’aune de la semaine de la QVT, il est important de rappeler que la prévention du stress au travail doit devenir le un sujet prioritaire pour préserver la richesse humaine d’une entreprise, ce qui aura immanquablement un impact positif sur sa performance globale.


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